« Il s’agit d’une réflexion bien en amont. Autour d’une idée. L’idée peut arriver soudainement comme elle peut m’être proposée. Ou bien, elle germe depuis des années. »
Né en 2016 d'un simple duo voix-piano avec la pianiste polonaise Marta Torebko, le projet « Et si Brel était une femme ? » était en réalité en cours de création depuis bien plus longtemps.
Depuis toujours animée par un désir de chanter, Iris vouait un attachement particulier à la chanson Française.
Brel existait déjà dans un coin de sa tête à travers les disques de son père, et c’est en écoutant « Amsterdam » qu’elle fut immédiatement transcendée par sa prestation.
Un coup de foudre. Une évidence. Les paroles et émotions vinrent immédiatement pénétrer son corps, son esprit et son âme toute entière. Elle fut saisie par le talent du chanteur, plus que le chant. L’aura et le charisme de Jacques Brel laissèrent une empreinte de fascination au fer rouge dans son cœur d’ado.
A 20 ans, les rêves envahissent la tête d’Iris, Brel était un modèle de prestance sur scène, un jeu du corps fascinant et inspirant pour elle. Elle s’imaginait déjà le chanter dans des bars, mais abandonna bien vite l’idée à la suite des révocations multiples de la gent masculine.
Iris décida tout de même de ranger cette idée dans un coin de son esprit.
Après quelques années, lorsqu’elle prit son envol en tant que chanteuse professionnelle, Iris faisait revivre sur scène Gainsbourg, Barbara, Piaf à travers son timbre et son interprétation.
Puis un jour, un de ses amis lui suggéra de ne chanter que Brel. En un éclair, ses 20 ans refirent surface, les souvenirs et les rêves avec. L’occasion de les concrétiser se présentait enfin, pas question de la laisser passer : « Et si Brel était une femme ? » était né.
Nous sommes en 2016, Iris comprend très vite l’intérêt de faire participer des musiciens d’horizons et de cultures différents. C'est ainsi que les artistes et musiciens sénégalais vont se joindre progressivement au projet. La représentation de ce concert a marqué les consciences à l’instant où les gens l’ont découvert.
Si vous souhaitez retrouver cette époque en détail, vous pouvez lire l’article dédié à ce sujet.
Mais voilà, comment fait-on pour se faire connaître et donner envie à des financeurs de participer à un projet ? Iris a pour cela saisi des opportunités qui se présentaient à elle.
Elle prend le temps de la réflexion et d’échanges avec ses partenaires, les ambassades Françaises, les Instituts Français au Sénégal, en Inde. « Ils ont plein d’idées, j’en apporte aussi, cela créé de vraies collaborations.» C’est ainsi que le projet Brel voyage à Dakar, à la suite d’un échange avec le délégué de la Wallonie-Bruxelles International. (Yann Gall ndlr)
Puis, grâce à son réseau, le voyage se poursuit en Inde : l’Institut Français de New Delhi lui a proposé de venir former des jeunes puis de donner un concert. Le voilà le secret : démarcher, présenter son projet, parler, relancer, un vrai travail de relationnel en somme.
Ainsi, « Et si Brel était une femme ? » est une ébauche de très longue haleine, nécessitant pour se faire connaître, du travail de performance bien sûr, mais surtout une bonne dose de relationnel. Le projet évolue toujours aujourd’hui même après 5 ans avec, comme le souligne Iris, « de nouveaux évènements étonnants en vue… Mais ça, je ne vais pas le dire tout de suite… Car il faut laisser le temps au temps. Discuter, penser, serrer des mains… »
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